Tout au long de trois décennies, amorcées par l'exposition coloniale de 1931, la République française s'immerge dans la culture impériale, s'engageant dans le système colonial et la répression, en totale opposition avec ses valeurs. Fruit de la collaboration d'historiens, d'écrivains et de l'Association pour la connaissance de l'Afrique contemporaine (Achac), cet ouvrage, second d'une trilogie, interroge la continuité de cet engagement colonial entre la IIIe, la IVe République et le régime de Vichy, en dépit du traumatisme de la Seconde Guerre mondiale et du processus violent de décolonisation. Les auteurs analysent la construction du mythe colonial, sa transmission par la propagande ainsi que l'impact de l'immigration africaine et maghrébine sur la société française. L'ouvrage est illustré de nombreuses reproductions d'affiches.
Les conquêtes coloniales sont un des ciments de la société française qui renforcent, légitiment et alimentent la République dans sa dynamique interne. Pour légitimer son oeuvre coloniale, la IIIe République va consciemment concevoir, organiser, exposer et relayer cette culture coloniale, curieux agrégat de savoirs scientifiques mal assis, de fascination exotique, d'orgueils nationaux et de calculs politiques éprouvés. L'oeuvre coloniale s'étend au cinéma, au théâtre, à laittérature, à l'école à la chanson, à l'armée et aux divers supports publicitaires.
L'ouvrage fait une synthèse de la question des zoos humains créés à partir du milieu du 19e siècle, met en perspective la spectacularisation de l'autre et tente de déchiffrer la construction de l'identité occidentale.